Treizième partie : La Forêt Rouge.

Sakharov m'a tout expliqué. Je suis donc bien, en un sens, responsable de ce qui arrive à Darena. La Zone aussi, j'étais trop jeune, encore en pleine croissance lorsque j'ai été exposé à son influence néfaste. Comme si ma fille était le fruit d'un accouplement entre Anna, la Zone et moi...

Mais les scientifiques ont eux aussi leur part de responsabilité. Lorsque j'ai sectionné le troisième orteil de Sakharov, il a admis que l'équipe - dont il faisait partie - qui s'était chargé de moi à l'hôpital militaire en 1988 n'était pas seulement là pour soigner. Au contraire même, il s'agissait de garder en vie les plus... contaminés, ou irradiés. Comme des éprouvettes sur pattes. J'ai donc été sous surveillance discrète toutes ces années, ainsi que ma fille.
Zakharov a affirmé que s'il me donnait les raison de ces expériences secrètes, il était promis à d'atroces souffrances. En humaniste, je lui ai fait sauter la cervelle. Je n'ai plus besoin de réponses. Je veux... j'irai...

"J'irai au Monolithe et je règlerai ça. Définitivement."

Je laisse derrière moi Yantar, emportant la meilleure combinaison de Zakharov, et fais une dernière escale au 100 Rad Bar. Les hommes ici me regardent d'un drôle d'œil. Eux jouent aux cartes, bavardent, parlent de trésors et de coups à faire, moi j'en ai soupé. J'en ai assez de la Zone, vieille salope se faisant courtiser, baiser, puis empoisonnant tout.

"C'est la Zone...
je dois reprendre ce qui m'a été volé. Pour elle. Pour Darena."

Au petit matin me voilà sur la route, toujours vers le Nord, j'ai emporté mon Vintar, en plus de mon paquetage qui commence déjà à peser lourd.
Qui sait ce qui m'attend à Pripiat, et de toute façon je ne ferais plus demi-tour maintenant. Il n'y a presque plus personne aux entrepôts militaires, j'aperçois à la jumelles quelques silhouettes penchées sur une crête.
Quelques croix en plus se dressent vers le ciel depuis ma dernière visite et l'assaut de la base de la Liberté. Les anarchistes n'ont pas pour habitude d'honorer leurs morts, prêtant davantage de valeur à la vie, mais ici, comme toujours tout est différent.
Les corps attirent les chiens. Les Snorks. Les sangsues.

Je passe au large, contourne l'avant poste de la Liberté et prend le chemin de la forêt rouge.
En haut de la route, un feu de camps et des murmures m'avertissent d'une présence. Je m'installe à l'abri d'une camionnette renversée pour les examiner.
Trois hommes armés jusqu'aux dents se tiennent assis en rond autour du brasero, et leur activité est des plus étranges. Ils psalmodient de manière inintelligible, balançant le haut de leur corps d'avant en arrière et faisant tourner leur tête sur leurs épaules. Un malaise s'empare de moi et je sens ma nuque se couvrir d'un voile humide et froid lorsqu'ils entonnent en chœur ce qui ressemble à un refrain parlé :
- Vis par mon corps, Monolithe.
- Pense avec mon esprit, Monolithe.
- Soumet le monde et dévore mon âme, Monolithe.

CRSHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!

Merde ! Mon compteur Geiger s'emballe alors que je faisais discrètement le tour de la carcasse du véhicule.

- Par le Monolithe, qui va là ?

Athée convaincu, j'envoie ma réponse sous la forme d'une grenade de 40 millimètres, ce qui coupe court à la discussion.
Je consulte la carte des environs sur mon PDA. Une longue route goudronnée monte en lacets vers le laboratoire X10. Celui-ci, toujours selon Sakharov, renferme un dispositif qu'il m'importe de stopper si je veux pouvoir prendre la route du Monolithe.
Il existe aussi un autre chemin, passant par la forêt proprement dite - juste un petit bois composé d'arbres morts - plus court. Mais je n'aime pas l'idée d'avancer dans ces lieux où chaque tronc peut cacher un danger mortel. J'opte pour le long chemin, de toute façon nous ne sommes qu'à la moitié de la matinée et je tiens la forme.

Quelques autre fanatiques le long de la route, mais j'ai le loisir de les observer aux jumelles avant de les abattre de loin. Un zombie sors de derrière un rocher sur le côté de la route, mais il est trop lent à mettre en joue, et mord la poussière après son premier et dernier grognement.

Un instant il me semble voir des sangsues et des rats fantomatiques flotter dans les airs et un sniper, profitant de la diversion, tire une balle qui vient se ficher dans mon sac, pulvérisant un medkit et ma dernière bouteille de Vodka. C'est malin maintenant je pue l'alcool à quinze mètres. La détonation et les vapeurs d'alcool ont le mérite de m'arracher à mes hallucinations et, après avoir rétorqué virilement avec mon AK, je continue de gravir la pente. Les fantômes ont disparu.

Une échauffourée entre militaires et fanatiques me permet de passer l'embranchement de la rue vers Pripiat dans le feu de l'action. La route grimpe maintenant de plus en plus, et en haut j'entrevois des éclairs bleutés qui éclatent à intermittence.
Un roulement sonore se fait entendre et du sommet de la côte une dizaine de bidons de carburants roulent dans ma direction pour m'écraser. Au grand dam des auteurs du malencontreux accident, le premier bidon que je fais exploser provoque une réaction en chaîne et les farceurs se transforment en torches humaines.

Je suis maintenant tout en haut, devant moi une grande palissade entoure les antennes gigantesques autour desquelles s'enroulent les éclairs bleus. Des hommes sont en embuscade sur des tours de guet. Je fais le tour par l'arrière et à ma grande joie, trouve une brèche dans le mur par laquelle je parviens à me faufiler. Des stalkers font pression à l'entrée principale et, la confusion aidant, je m'introduis dans le laboratoire sans que personne ne me remarque...

Voilà maintenant une heure que je déambule dans les couloirs de ce damné laboratoire. Il n'y a rien ici, et je commence à soupçonner Sakharov de s'être moqué de moi, mais je continue de m'enfoncer dans les couloirs et les salles souterraines. Derrière-moi, je laisse quelques pièges à base d'anomalies, bloquant certains escalier, les passages alternatifs. J'épuise presque mes réserves d'artéfacts : mon paquetage commence à me fatiguer et je n'ai pas envie d'être suivi comme dans le X18.
Enfin, j'arrive dans une petite salle dont une passerelle métallique fais le tour en hauteur. Au centre, une plate-forme sur laquelle est disposée un pupitre de commande. Je retiens ma respiration - tout est si vieux, si délabré, prêt à s'écrouler ou, pire encore, à ne pas fonctionner. J'abaisse l'antique levier, et tous les éclairs bleus - je le sais, je les entends venant de la surface - partent en même temps, comme le bouquet final d'un feu d'artifice. Le sous-sol tremble et des fragments du plafond commencent à tomber, l'un d'eux me frappe à la nuque et - une fois n'est pas coutume - je perds connaissance.


Bilan :

Equipement

- Un stock de nourriture qui est maintenant très faible. J'ai décidé d'arrêter de faire des réserves histoire de gagner en légèreté.
- Mon Mossberg M500 (action shotgun), la classe américaine. Avec maintenant très peu de munitions.
- Une petite mitraillette (la viper) presque vide.
- Un FN-2000 belge, le meilleur fusil d'assaut du jeu, avec le silencieux monté dessus.
- Mon fidèle AK
- Le fusil de sniper vintar... avec 8 balles.
- La combinaison scientifique améliorée SSP-99M (bleue, verte dans le jeu original) la meilleure du jeu (?)
- Mon duvet
- 18 medkits, quelques medkits scientifiques trouvés dans la réserve du labo beaucoup de bandages. Le tout diminue.
- 11 grenades offensives. 7 défensives.

Moments de stress

- Aucun, je n'ai pas eu de surprise. Pour la descente dans le X10, les sangsues sont relativement faciles à gérer avec de la discrétion, des grenades et des artéfacts.

Moments chauds

- En fait, j'ai un mal de chien à garder un rapport balles consommées/balles ramassées car la plupart des corps à fouiller sont dans des zones radioactives ou dangereuses, et dorénavant j'avance sans prendre le temps de tout fouiller. En plus même les cadavres laissent de moins en moins de munitions.

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