Quatorzième partie : Pripiat

Je crois que je suis en train de devenir fou. J'ai repris conscience sur la route entre la Forêt Rouge et la ville fantôme.
Toutes ces années après...
Pripiat.


La remontée vers la surface dans le laboratoire X10 s'est faite en l'absence de mes sens. Quand j'essaie d'entrevoir ce qui s'est passé dans les souterrains, ce n'est qu'une rumeur confuse de cris, de tirs d'armes automatiques et de hurlements inhumains qui me revient.


La nuit est tombée depuis plusieurs heures quand je pénètre dans la Ville Fantôme. Comptant m'installer à l'abri d'un bâtiment pour prendre du repos et passer la nuit, je prends la première rue sur ma droite.
Une bande de stalker se tiens au milieu de la chaussée et m'interpellent :
- Eh toi, là, veux-tu te joindre à nous ? Nous allons reprendre ce quartier, et pousser vers le Nord.



L'occasion est trop belle, s'il m'en coûte une nuit de sommeil, je ferai au moins la traversée en bonne compagnie. J'aquièsce donc d'un signe de tête et m'avance avec les hommes, au milieu des rues silencieuses.

Les lampes dansent dans la nuit noire comme la suie, éclairant de leur ballets surréalistes les façades désolées qui bordent la rue.
- Sniper on the roof, to the left !
- Here, behind the window !

La pluie et les corps se mettent à tomber, des éclairs déchirent le voile d'un ciel en deuil, nous progressons difficilement vers le Nord. Un à un mes camarades s'effondrent, et de tous côtés de nouveaux tireurs se pressent aux balcons, fenêtres et derrière les chiens assis.
Je suis maintenant seul avec le chef des stalkers, quand une meute de Zombies sort littéralement du sol. Mon fusil à pompe fait merveille, mais je suis obligé de leur pulvériser le crâne une fois à terre, sans quoi ils se relèvent quelque secondes plus tard.
Je suis vraiment seul à présent, des coups de feu retentissent dans le lointain et ma tête commence à tourner. Des sifflements aigus me vrillent les tympans.

- VIENS !

Un contrôleur ! Au beau milieu de la ville ! Je sors mes jumelles, pris de nausées, et inspecte chaque recoin de la rue, rien. Le contrôleur doit se trouver à l'intérieur d'un de ces bâtiments. On n'y voit goutte et le temps que je le trouve, mon cerveau aura grillé depuis longtemps. Une goutte de sang coule sur mon menton, et je fais demi-tour, sprintant à travers les décombres. Vers l'entrée de la ville. A ma grande joie, des renforts stalkers viennent à ma rencontre je décide avec eux de longer le côté Est de la ville afin d'arriver au stade en échappant à l'influence du contrôleur.
Nous avançons alors dispersés dans la largeur de la rue et, sans incident, parvenons devant l'immense hôtel du centre ville. Une courte fusillade y a lieu contre des membres du Monolithe, mais une bande de Snorks vient s'en mêler et fait pencher le combat largement en notre faveur. Le soleil s'est levé.


A l'angle de l'hôtel, en revanche, c'est une hécatombe. Deux snipers armés de fusils gauss se tiennent sur les toits d'un building placé à plusieurs centaines de mètres de notre position. Coincé derrière un muret, je vois les balles supersoniques faire sauter le béton autour de moi, et les quelques stalkers qui tentent de répliquer se font immédiatement étendre.
J'avise une sorte de tranchée creusée dans le rez de chaussée d'un immeuble en face de moi, se dirigeant vers le bâtiment occupé par les deux snipers.


Les balles fusant à mes oreilles, je me précipite à l'abri de cette tranchée et remonte celle-ci jusqu'à me trouver sous les fenêtres du bâtiment. Les deux tireurs dégringolent de leur nid d'aigle et je m'absorbe un instant dans la contemplation de la grande roue qui se dresse au sud du stade. Un instant, le rire fugace de Darena résonne à mes oreilles.

Les grincements plaintifs de la Roue se mêlent aux rires des Snorks. Ou pire : au silence assourdissant de la Zone.

Vers le Nord, au dessus des gradins, se dresse la cheminée de la centrale. Il est temps.


Il est temps de régler ça, définitivement.



Bilan :
Equipement- Un stock de nourriture qui est maintenant très faible, je compte bien arriver à la fin avant peu.
- Mon Mossberg M500 (action shotgun), la classe américaine. Avec maintenant très peu de munitions (combat contre les snorks à Pripiat, qui a bienfailli me couter la vie en plus de mes munitions.
- Une petite mitraillette (la viper) presque vide, dont je ne me sers plus.
- Un FN-2000 belge, le meilleur fusil d'assaut du jeu, avec le silencieux monté dessus.
- Mon fidèle AK, je ne m'en séparerai plus désormais.
- Le fusil de sniper vintar... avec 2 balles... qui me sers pour les snipers qui posent problème.
- La combinaison scientifique améliorée SSP-99M (bleue, verte dans le jeu original) la meilleure du jeu (?)
- Mon duvet
- 10 medkits, quelques medkits scientifiques trouvés dans la réserve du labo beaucoup de bandages. Le tout diminue très très vite.
- 6 grenades offensives. 7 défensives.

Moments de stress

- Les snipers qui ont descendu tous les hommes qui m'accompagnaient, un à un, et qui m'ont salement amoché. J'ai refais "Stalingrad" à côté de l'hôtel. Jumelles et Vintar.
- Le controleur, plusieurs nains dans les rues. J'ai évité le contrôleur comme dans le texte.
- Le stade, qui n'est jamais un moment facile. Avancer très lentement, utiliser les jumelles et procéder méthodiquement.

Moments chauds

- Des Snorks ont failli avoir ma peau. Une sangsue également, je m'attendais pas à en voir à Pripiat...

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