Douzième partie : Le laboratoire X16.

La sortie du X18 a été un long chemin vers la lumière, des soldats prennent d'assaut le bâtiment et certains d'entre-eux ont déjà pénétré dans le laboratoire quand je reprends connaissance.
J'ai disparu à la faveur du combat qui faisait rage entre les deux factions et, après être retourné me reposer au village du cordon, j'ai repris la route vers le Nord jusqu'à Rostock. Là, en plus de quelques informations, j'ai troqué mon GP37 contre un FN-2000 belge. L'arme est plus puissante et plus compacte. Une fois équipée du silencieux, elle remplace avantageusement mon fusil d'assaut.


Aiguillé par les indications du barman, j'ai poursuivi mon chemin vers l'ouest, vers Yantar, à travers les territoires sauvages de l'ancienne gare ferroviaire. Ici tout n'est que chaos et fusillades. Un hélicoptère dépêché par les scientifiques est abattu alors que je passe les rails. Je viens en aide au Professeur Kruglov qui se trouvait à bord. Celui-ci a une chance de tous les diables, car il n'a jamais appris à se servir d'une arme à feu, et les balles s'écrasent de part et d'autre de lui. Visiblement, les mercenaires en ont après lui et les données qu'il transporte.

Je l'escorte jusqu'au laboratoire mobile posé à côté du marais de Yantar et fais la connaissance du professeur Sakharov. Celui-ci m'apprend que les ondes psy émises par un puissant appareil du laboratoire X16 sont à l'origine de la zombification des stalker, et qu'il me faudra collaborer pour obtenir un casque m'en protégeant...
La mission de protection qu'il me confie est des plus simples et se déroule sans incident majeur. Au loin je vois bondir des Snorks dans les hautes-herbes, mais aucun d'eux ne semble nous avoir repéré. La proximité du laboratoire se fait sentir alors que je suis victime d'hallucinations mineures.
- Dépêchez-vous de prendre vos mesures, professeur Kruglov, ces nuages ne me disent rien qui vaille.
- Quels nuages ?.. bon, le taux d'émissions est suffisant ici, je vais enregistrer les résultats sur mon PDA...


C'est alors qu'un Blowout se produit soudainement, nous planquant au sol. J'attends que la tempête passe, il m'est impossible de me relever sous les forces électro-magnétiques et radioactives déchaînées. Les filtres de ma combinaison font toutefois leur office, et je tends à Kruglov un artéfact éloignant les radiations, objet qu'il serre contre lui en geignant.

Peu après que les vents mortels soient retombés, nous revenons au laboratoire et Sakharov me donne le prototype enfin réglé, sensé me protéger à l'intérieur du X16.
L'entrée du laboratoire se trouve au milieu d'un complexe derrière les marais. L'usine est infestée par les Snorks et quelques zombies qui font dangereusement diminuer mes réserves de munitions. Ne traînant pas trop longtemps dans les parages de l'usine, je m'enfonce dans le bâtiment principal et trouve l'entrée du X16.
Un succession de couloirs m'attend de l'autre côté de la porte, tous sont déserts. Quelques appareils encore en fonction crépitent et luisent dans l'obscurité. J'arrive à une cage d'ascenseur hors d'usage et j'avance prudemment la tête pour essayer de percer les ténèbres. Lorsque le rayon affaibli de la lampe torche parvient au fond du gouffre, un grondement monte entre les murs de la cage d'ascenseur.
Je dégoupille une grenade et la laisse rebondir sur les parois verticales, qui vibrent du souffle de l'explosion.

De nouveau le silence, à peine troublé par plaintes des machineries.

J'agrippe le premier barreau et commence à descendre. Un premier palier, puis un second, je fais une pause et enclenche la vision nocturne de la combinaison SEVA. La dernière échelle semble être en mauvais état, mais le sol n'est plus très loin. Alors que j'approche du fond du puits, elle fait entendre un terrible grincement et se rompt soudainement sous mon poids, je m'effondre au sol et un grognement m'échappe lorsque mes reins heurtent quelque chose de mou.
Et de chaud.
Paniqué, je recule fébrilement en cherchant mon fusil, à tâtons dans mon dos. Le snork qui a amorti ma chute a été soufflé par la grenade et son masque à oxygène - ou quoi que ce soit - est brisé. Sa cervelle dégouline le long du tuyau qui part de sa bouche et je réprime un haut le cœur.

Je suis maintenant coincé là, à des mètres et des mètres sous terre. Et des ronds de lampes électriques se mettent à danser dans le noir.
Retenant mon souffle, toujours allongé, j'épaule et vise l'origine de la lumière avant de lâcher une salve qui rétablit immédiatement l'obscurité.

Quelque part, un lourd objet métallique tombe au sol, et l'écho de sa chute m'est renvoyé, déformé par les couloirs sans fin.
Je déglutis péniblement et reprends ma marche vers le cœur du laboratoire. Je débouche dans une salle immense, d'une cinquantaine de mètres de haut, et au milieu de laquelle se dresse une machinerie sortie tout droit d'un cauchemar. En haut de cette imposante tour d'appareils électroniques, ce qui ressemble au cerveau d'un géant baigne dans un fluide nourricier et légèrement phosphorescent.
Tout autour de la chose, des plates-formes circulaires courent sur trois étages, reliées entre elles par des escaliers latéraux.

Mes paupières se mettent à me piquer, et des fantômes dansent devant mes yeux, j'ai la même sensation que lorsque l'on se lève trop vite. Dans mon oreillette, j'entends le professeur Sakharov, avec une voix affaiblie par les dizaines de mètres de terre qui nous séparent.
- ..tention.. .ototype ne peut vo.. téger.. quelq... inutes.
- COMBIEN DE TEMPS ? je hurle dans mon micro en plaquant l'écouteur plus profondément dans mon oreille.
- Limité... as plus de.. trois minutes !...

Bien, je retourne ma montre vers l'intérieur de mon avant bras gauche et empoigne mon bon vieil AK. Ainsi, j'ai l'heure sous les yeux. Pas une seconde à perdre. Au dessus, sur les plates-formes, j'entends le grondement guttural de plusieurs zombies qui errent autour du bocal de la chose.
En montant les marches des plates-formes, je les fait tomber d'un feu nourris, rechargeant au premier palier.
Deux minute-trente secondes j'abaisse un premier levier, coupant l'arrivée de nutriments dans la cuve. Je poursuis mon ascension, parviens au second levier et désactive le filtrage du liquide... amniotique ?

Deux zombies comprennent que quelque chose cloche et descendent dans la salle, ils sont accueillis par deux tirs soigneusement ajustés sur leurs têtes.

Il me reste une bonne minute et suis presque arrivé à la salle de contrôle générale. J'empoigne le levier de la troisième plate-forme.

Qui ne bouge pas d'un pouce.

Je pousse plus fort, je pèse de tout mon poids sur celui-ci, mais rien n'y fait. Il me semble entendre un rire à l'intérieur de la cuve, mais ce n'est probablement qu'une hallucination.

Il reste trente secondes. Le levier refuse toujours de bouger, grippé par la rouille. J'abats la crosse de mon AK sur la manette. Rien à faire.
Vingts secondes. De rage, je tire une rafale dans la cuve qui explose, projetant des bouts de verre dans tous les sens, je coure vers la salle de contrôle et, esquivant un éclat qui va se ficher dans une armoire, j'abaisse le dernier levier. Des éclairs apparaissent autour de la masse spongieuse libérée du liquide et la chose palpite une dernière fois avant de s'affaler sur le rebord de la cuve.

Attirés par le vacarme, trois zombies déboulent d'un petit escalier sur la droite de la salle, je les envoie valser dans le puits en projetant une grenade dans leur dos avec mon fusil d'assaut.

Il est temps de trouver la sortie de cet endroit maudit. Je songe que ce qui se passe ici, comme ce qui s'est passé dans le laboratoire X18 n'est peut-être pas étranger au problème de Darena. J'ai l'envie bestiale de loger une balle dans la tête du premier type en blouse blanche que je croiserai.

Justement, Sakharov m'interpelle :
- Nous... vons .. pté de nouvelles donn... il..emblerai que vous.. yez réussi !

Très bien, mais il me reste encore à trouver la sortie...
J'avance dans le couloir de droite lorsque je suis pris d'une migraine intense et subite. Quelque chose de bizarre est en train de se produire, ma vue se trouble quelques secondes et redevient normale.
Plus rien, le mal de tête a disparu.
Une pièce au bout du couloir. D'un seul coup une voix grave et posée retentit dans mon crâne, sans passer par mes tympans:

VIENS !

Et la douleur reprend de plus belle, vrillant mon cerveau, du sang me sors par le nez et coule sur la lèvre.
Je sors mes deux dernières grenades et les dégoupille en approchant de l'encadrement de la porte. Sur le côté, je tends le cou et passe la tête, apercevant dans l'ombre, au fond de la salle, un homme d'une robustesse incroyable, à la tête démesurée, aux épaules de taureau et seulement vêtu d'un vieux jean dont les coutures ont sauté par endroits.
Il me fixe instantanément et la voix se fait de nouveau entendre, plus insistante encore.

VIENS !

Mon esprit est tiré vers l'avant, vers le monstre, comme arraché de mon corps, puis se relâche à la manière d'un élastique et reviens me fouetter brutalement. Le sang gicle de mes narines à présent, et un flot tiède se répand sur mon menton.
Reprenant conscience des grenades que je tiens encore, je les jette en direction du monstre, avant de faire volte-face dans le couloir et de me jeter au sol.

Une grille de métal est projetée par l'ouverture et vient frapper le mur au dessus de moi. Lorsque je me relève, le monstre est inanimé. Epongeant du coude le liquide au goût cuivré qui stagne a présent sur le bas de mon visage, je déguerpis sans demander mon reste dans un trou qui s'ouvre dans le sol. Montant de celui-ci j'entends des armes automatiques, une mitrailleuse peut-être. Ce bruit de mort est pourtant un soulagement pour moi. C'est avec un sourire épanouit et des larmes plein les yeux que je débouche au grand air, après une course folle dans les souterrains labyrinthiques qui courent sous le laboratoire et le lac de Yantar.

Un hélicoptère de combat engage les Snorks qui se trouvent encore dans l'enceinte de l'usine. Sans traîner plus longtemps dans les parages, je coure retrouver Sakharov. Je suis sûr qu'il me doit des explications sur ce qui est arrivé ces dernières années.



Bilan :

Equipement

- Un stock de nourriture qui est maintenant très faible. J'ai décidé d'arrêter de faire des réserves histoire de gagner en légèreté.
- Mon Mossberg M500 (action shotgun), la classe américaine. Avec maintenant très peu de munitions.
- Une petite mitraillette (la viper) presque vide.
- Un FN-2000 belge, le meilleur fusil d'assaut du jeu, avec le silencieux monté dessus.
- Mon fidèle AK
- La combi universelle SEVA
- Mon duvet
- 12 medkits, quelques medkits scientifiques trouvés dans la réserve du labo beaucoup de bandages.
- 4 grenades offensives. 3 défensives.

Moments de stress

- L'arrivée au complexe : un zombie a déboulé de derrière un camion, dans mon dos et à bout portant, au moment où je me suis trouvé à bout de souffle. Dans la panique, j'ai utilisé plusieurs medkits avant de pouvoir l'abattre. J'ai failli y passer ce coup-ci.


- Le X16 : je ne savais pas ce qui m'attendait là dessous, heureusement le laboratoire n'a pas vraiment changé avec Oblivion Lost.

Moments chauds

- La traversée de la gare avant Yantar et l'escorte du scientifique. Longues fusillades que je n'ai pas le courage de raconter. Merci aux anomalies faites maison qui m'ont permis de piéger l'arrivée des mercenaires pendant la fuite avec Kruglov.
- Le zombie farceur.

Aucun commentaire: