Septième partie : les entrepôts

Une barrière à demi-relevée et quelques carcasses de voitures pourrissant lentement au soleil de ce début d'après-midi annoncent le début de la zone des entrepôts militaires.
Je baisse la tête pour passer sous la barrière quand j'entends des bruits de pas et quelques voix sur la route, derrière les carrosseries rouillées. Je défouraille instantanément mon pistolet mitrailleur et m'appuie l'épaule sur une aile de voiture, réprimant un gémissement de douleur qui monte dans ma gorge.

Fausse alerte, ce ne sont que trois rigolos de la liberté qui devisent à propos d'une prostituée fameuse ou bien d'un texte libertaire, je n'ai pas bien saisi leurs propos.
J'ai l'intention de les saluer amicalement, alors que quatre points jaunes surgissent sur mon radar, tout autour des trois hommes. Une arme crache sur la droite de la route et deux des malheureux exécutent une étrange vrille non dénuée d'une certaine grâce avant de heurter le bitume. Le troisième dégaine et, visant le soldat du Devoir qui vient d'émerger d'un buisson, le canon de son arme fumant encore, appuie sur la détente. Inutilement.

Dans la Zone les armes poussent partout et sur tous les cadavres, mais certaines sont déjà fanées.

L'anarchiste, hélas peu soigneux de son matériel pousse un juron, les yeux braqués sur le flingue inutile qu'il tient à bouts de bras. Une seconde plus tard, l'homme du Devoir lui fait exploser le crâne d'un coup de crosse en faisant entendre un rire satisfait.
Les trois autres hommes sortent des fourrés.

- Salut les gars ! Euh, beau soleil n'est-ce pas ?

Ils me jettent un coup d'œil, puis se concertent du regard. Un ange passe, je commence à me demander s'ils ont compris un traître mot de ce que je leur ai dit. Enfin, l'un d'entre eux s'avance et, montrant du doigt une petite cabane de rondins en haut d'une colline, me déclare en anglais qu'il se pourrait bien que leur chef ait besoin d'un type comme moi.
ne cherchant pas à comprendre ce que peut bien être "un type comme moi", je leur fais comprendre que je repasserai peut-être.

En attendant, je dois aller voir ce que le traître peut bien avoir dans son paquetage. Il se trouve entre deux monticules faits de débris et de terre. Le temps semble s'être arrêté ici, le sol est jonché de débris d'appareils de construction. Plus loin, sur la droite, un immense camp cerné de hauts murs couverts de barbelés se détache sur l'horizon. Quatre tours se dressent à l'intérieur des murailles, l'endroit semble imprenable...

Mon attention se recentre sur le stalker qui a manqué de fair play, et je constate qu'il n'est pas seul devant le brasero. Le commanditaire s'est bien gardé de préciser ce détail. Je visse un silencieux acheté au 100 Rad Bar au bout de mon pistolet-mitrailleur, et du haut de la butte, mets fin à ses jours.
hélas, les autres sont alertés par le bruit de sa chute et je me retrouve adossé à une pile de plaques de béton. J'entends nettement l'une des arme s'arrêter en bout de chargeur et, profitant de l'accalmie, je sors de ma cachette et arrose tout le monde. Deux des stalkers sont salement touchés, mais le troisième était en train de me prendre à revers, effectuant un large détour de l'autre côté de la butte. Je lui fait rouler une grenade le long du dénivelé avant de plonger de nouveau à l'abri des plaques de construction. J'entends les râles de mort des deux blessés juste avant que la grenade n'explose et que le troisième vole par dessus la bute, le corps truffé d'éclats.

Plus âme qui vive dans le secteur, je descends en contrebas et fouille le cadavre. Sur son dos je décroche un magnifique Enfield L85A2 de facture britannique, personnalisé avec amour. Un astucieux système de contrepoids diminue le recul de ce fusil à lunette intégrée.


Je m'autorise une petite séance de bricolage et démonte le silencieux de mon petit MP5 et, avec le kit d'adaptation universelle, le monte sur ce petit bijou. Me voici en possession d'un fusil de snipe de fortune, je fais demi-tour et, avant d'aller empocher la prime, vais voir le chef des hommes du Devoir, celui qui a un boulot pour un type dans mon genre.

Celui-ci m'interpelle alors que j'approche de la cabane en rondins et m'offre une opportunité de devenir un sympathisant de leur cause.

- Dézingue-moi ce sniper là bas dans la tour, et je glisserai un mot pour toi au Général.

Sitôt dit, sitôt fait, j'ai l'occasion de juger de la fiabilité et de la précision de mon nouveau fusil. Le sniper m'envoie une dernière sommation lorsqu'il me voit approcher

- Ici c'est le territoire de la Liberté, alors fait demi-tour stalker, ou je te loge une balle entre les deux yeux ! Stop, ou je fais gicler ta cervelle sur tes copains du Devoi...

Il dégringole de la tour, et j'entends les hommes de la liberté qui commencent à s'énerver derrière le mur haut de trois mètres.

J'ai fait mes preuves, mais le chef me demande si l'on peut également me faire confiance pour participer à l'assaut de la base de la Liberté. J'avoue être complètement subjugué par l'assurance avec laquelle ces hommes se préparent à la bataille, ils sont sept, ce qui correspond tout au plus au nombre de sentinelles postées dans les quatre tours de garde de la base.
Dubitatif, j'accepte de me joindre à eux, sans pour autant me faire d'illusions. Si l'un d'entre nous s'en tire vivant, ce sera déjà un bel exploit, et j'ai bien l'intention que ce soit moi.


Bilan :

Equipement

- Un stock de nourriture renouvelé.
- Une arme de poing améliorée
- Mon fusil à pompe amélioré à deux coups.
- Une petite mitraillette (la viper) avec un chargeur.
- Un Enfield L85A2 à recul réduit, avec lunette et silencieux, un seul chargeur.
- Une combinaison de stalker assez polyvalente.
- Mon duvet
- 6 medkits, (j'en ai trouvé pas mal dans la planque), quelques bandages.
- 3 grenades offensives. 3 défensives.

Moments de stress

- Le salopard qui comptait se payer ma tête en contournant la butte de terre.

Moments chauds


- La fusillade autour du feu de camp. En vrai j'ai pris deux balles, heureusement bien amorties par ma combinaison.

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