Neuvième partie : retour à la réalité et retour au Bar.

Mes yeux s'ouvrent sur une mare de sang, apparemment le mien. Je suis adossé au mur de l'escalier, à mi-hauteur entre l'étage et le rez de chaussée. Ma main gauche est entortillée dans la sangle de mon sac, coincée entre mon dos et le mur, et mon bras est totalement insensible, comme absent. Mes poumons ne sont plus qu'un nid de douleur brûlante et chaque respiration est un soufflet de forge dans ma poitrine.

La nuit va bientôt tomber, je ne suis donc resté inconscient que quelques heures. C'est ce qui m'a sauvé la vie car celle-ci ne tenait à un fil, et maintenant que je peux bouger, il m'est possible de stopper l'hémorragie. J'écarte les lambeaux du robuste tissu de ma combinaison pour constater que les plaques de métal de cette dernière ont encaissé la majeure partie des plombs. Pas tous, cependant.
Avec un gémissement de souffrance, je retire la plaque de Kevlar et la jette un peu plus loin. Ma poitrine ressemble à un morceau de charcuterie, et je n'ai ni le temps ni la force d'en extirper les plombs.

De ma main libre, je sors un kit de premiers secours et fais une large compresse qui se colore presque aussitôt de rouge. Avec les dents je coupe deux longues bandes de sparadrap que je passe autour de mon cou et sous mes aisselles pour maintenir la compresse plus ou moins en place.

Je récupère quelques minutes et j'essaie de me lever. La douleur est atroce et je retombe contre le mur. Quelques minutes encore et je m'apprête à réessayer lorsque j'entends au loin quelques voix venant du nord-ouest. Des renforts de la Liberté !
Plus de temps à perdre, de ma main valide j'attrape la rampe de l'escalier et me dresse en crachant un jet de salive mêlée de sang. Mon fusil Enfield est HS, il a pris une bonne partie des plombs lorsque l'autre type a tiré. Ce dernier est d'ailleurs étalé sur toute la surface du mur, la grenade l'a réduit en purée.

Je descends l'escalier en réprimant un gémissement de douleur à chaque marche et, une fois en bas, m'empare d'un GP37 qui traîne au sol. Dans la Zone, garder un fusil à la main est plus important que de garder son sang.

Direction le 100 Rad Bar.

J'ai de plus en plus l'impression que les corbeaux qui tournoient guettent ma chute, et tout le long du chemin qui descend vers le sud je dois veiller à ne pas mettre genoux à terre. Derrière mon dos, j'entends la relève de la Liberté constater avec dépit la déconfiture de leurs camarades. C'est malin, et moi qui espérais que le chef de l'assaut me ferait une chouette lettre de recommandation auprès des gradés du Devoir...

Quelques stalkers indépendants arrivent du sud, et deux d'entre eux me soutiennent jusqu'au Bar. Les picotements dans mon bras gauche m'informent que celui-ci va bien et est de nouveau irrigué. Les stalkers me déposent dans l'arrière boutique du bistrot sur une table, et le visage narquois du patron est la dernière chose que je vois avant de replonger dans le néant.
Les dernières choses que j'entends sont ses paroles :

- Très bien l'Tatoué, je vais t'soigner moi. J'vais veiller sur toi comme ta vieille môman l'aurait fait, mais après, va falloir bosser pour moi, Stalker.


Bilan :

Equipement

- Un stock de nourriture renouvelé.
- Une arme de poing améliorée
- Un vrai Pump Action Shotgun ramassé dans la base de la Liberté.
- Une petite mitraillette (la viper) avec un chargeur.
- Un GP37 avec le lance grenade qui va bien et le silencieux monté dessus.
- Le VSS Vintorez qui traîne dans un bâtiment de la Liberté.
- Une combinaison de stalker assez polyvalente et réparée.
- Mon duvet
- 4 medkits, 6 bandages.
- 2 grenades offensives. 1 défensive.

Moments de stress

- Aucun

Moments chauds


- Aucun

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