Je suis réveillé par un mugissement phénoménal. Une lueur rouge inonde les environs. J'ai un mal de crâne épouvantable. Sans savoir quoi faire, je ramasse mon sac, quand j'entends un haut-parleur quelque part dans le lointain hurler "Blowout !!!!"
Complètement réveillé, je me mets immédiatement à courir. Je dois trouver un abri le plus vite possible, mes oreilles bourdonnent et mon cerveau commence à bouillir.
Je zigue-zague tant bien que mal vers le bâtiment dans lequel se trouve l'entrée du laboratoire. A l'horizon, d'épaisses vagues pourpres s'accumulent et un premier éclair frappe le sol. Dans une minute, le ciel de sang aura tout recouvert et toute vie humaine ne tiendra qu'à un fil.
Impossible d'accélérer, la douleur me presse les tempes et j'ai l'impression que ma tête va éclater comme un fruit trop mûr.
Des hommes - des bandits - se tordent de douleur à terre, sans m'accorder la moindre attention. Mon compteur Geiger s'affole. Je passe les portes du hangar et cherche des yeux l'entrée du souterrain.
Enjambant deux corps de bandits sans me soucier d'eux, je me laisse choir dans les escalier et, en rampant, le bras tendu, insère la clef électronique dans le boîtier de la porte métallique. Dans un grincement abominable, celle-ci tourne sur ses gonds et je m'introduis dans le souterrain. je referme à la hâte la porte sur le blowout et me retrouve dans le noir complet.
Je n'allume pas ma torche, le temps de reprendre mes esprits. Les ténèbres ont quelque chose de rassurant après les déferlantes de Mort Rouge.
Il fait frais derrière cette porte. Je m'ouvre une boisson énergisante et jette la boîte sur le sol.
J'allume ma lampe et promène le faisceau aux alentours. Un guichet d'accueil à droite. Viktor, le gardien, me décroche son plus beau sourire : une rangée de dents irrégulières plantées dans des gencives putréfiées.
A gauche une salle de repos. A côté, des toilettes. La femme de ménage ne semble avoir aucune conscience professionnelle. Du sang a éclaboussé les urinoirs, et des traces plus suspectes encore maculent les lavabos.
En face, enfin, une porte coupe-feu avec un code de sécurité. Fermée.
- Voilà pourquoi tu te fends la gueule, Viktor...
Voyons voir, le code se trouve peut-être dans les parages. Je fais une pause pour sortir mon fusil à pompe de mon sac à dos et pour bourrer de cartouches les poches de ma combinaison.
J'ai soudain l'impression d'être observé, mais je continue de sortir mes affaire, puis j'arme mon fusil. En levant l'arme et la tête, je tombe nez à nez avec...
...la cannette dont je m'étais débarrassé.
Incrédule, je fixe la boîte métallique qui se tiens devant moi, flottant à deux mètres du sol. la vision est parfaitement absurde, serait cocasse dans un lieu différent.
Viktor, songe-je un instant, allez, arrête tes conneries.
La boîte me percute en pleine face à une vitesse ahurissante. Ma lèvre éclate et une de mes dents n'est plus que douleur. D'autres objets se dressent dans les airs et flottent sur place. Je sors alors de ma torpeur et fuis par le premier couloir qui se présente.
Derrière-moi j'entends les caisses, boites, et tiroirs métalliques s'écraser sur le mur.
Je cours au hasard en essayant de comprendre ce qui est en train de m'arriver. Suis-je donc en train de perdre la raison ? Le goût de sang dans ma bouche me dit le contraire.
Au détour du couloir, une autre horreur me saute à la gorge, sans réfléchir je décharge mon fusil à pompe dans ce qui ressemble à un homme-chien affublé d'un masque à gaz dont le tuyau pendouille de manière grotesque.
Une sueur glaciale s'insinue entre mes omoplates alors que je poursuis ma course. Une seconde après, un jet de flamme se déclenche sous mes pieds, et je fais un bond pour éviter d'être grillé vif. Je roule au sol en remerciant ma combinaison ignifugée et j'atterris dans une petite pièce, coude à coude avec un cadavre déguisé en cosmonaute. Un scientifique. Fébrile, je fouille ses affaires et trouve dans son porte-feuille la carte avec le numéro d'accès au premier sous-sol.
Lors du retour à la porte, je ne sais plus si je dois scruter les airs à l'attention d'Objets Violents Non Identifiés ou le sol à l'affut d'un nouveau monstre rampant. Dehors, le blowout fait rage.
je tape le code, et les moteurs font pivoter la lourde porte blindée. La puanteur qui en sort est insoutenable, et je me branche en circuit d'air fermé. J'en profite pour ajuster la vision nocturne de mon armure et c'est ainsi paré que je descends l'escalier qui se trouve de l'autre côté de la porte.
En bas, j'entends des pas lourds et irrégulier. Je me souviens de la note du Chef des bandits, au sujet d'une légende racontant l'existence d'un nain géant, ou quelque chose dans le genre.
J'ai un stock assez important de grenades dans mes affaires, et je suis gêné par le renflement de ma sacoche. J'en tire donc une et la lance en bas de l'escalier. La détonation est suivie d'un cri de rage qui n'a rien d'humain. Profitant de la fumée et de la poussière, j'entre en trombe dans la salle. Il y a là un cadavre debout, criblé d'éclats de la grenade qui me regarde d'un air stupide et lance ses bras vers moi. Il est très lent, et c'est posément que j'applique le canon de mon arme sur son front avant de presser la détente.
Sa tête disparaît purement et simplement, et le cadavre retrouve l'immobilité qu'il n'aurait jamais dû perdre.
Trois couloirs partent de cette salle dans trois directions différentes. j'emprunte celui de de gauche, à tout hasard. J'ai de plus en plus mal au crâne, et les objets continuent de s'élever dans les airs. Heureusement, les éviter est assez aisé, mais parfois leur nombre est tel qu'il semble en pleuvoir. Le tout se passe dans le plus grand silence, et seul les impacts sur les murs ou le sol résonnent dans les souterrains.
Dans la salle au bout du couloir j'aperçois une silhouette étonnamment trapue, revêtue d'une veste de stalker.
- On ne bouge pas ! j'énonce d'une voix qui me surprends moi-même dans cet endroit infernal.
Mais lui décide de bouger et se retourne vers moi. Sous le capuchon, deux yeux brillent comme des piécettes d'argent, et je me souviens de la sangsue à Agroprom.
J'ouvre le feu, mais à cette distance, mon fusil est peu efficace, je le prends dans la main gauche et de la droite, tire mon MP5 de sa gaine. La crosse calée dans mon aisselle, je vide un chargeur en avançant sur le nain hideux qui se tient devant moi.
Celui-ci fait des passes étranges avec ses petites mains grasses et une sorte d'anomalie semble se créer autour de lui. Les balles de faible calibre de la mitrailleuse fusent autour de lui et paraissent être écartée par un champs magnétique.
Mais entre temps je suis arrivé à deux mètres, et je reprends en main mon fusil à pompe pour lui envoyer cinq cartouches en pleine face.
La chose s'écroule et sa langue vient pendre sur son menton.
L'enfer, ce doit être un endroit où les canettes volent et où les nains sont aigris et possèdent des pouvoirs magiques.
Bordel, c'est quoi ce cirque ?
Nouvelle attraction, cet étrange bipède, une boule de chair répugnante montée sur deux pattes de dinosaure, qui semble garder le corps d'un autre scientifique, et essaie de m'écraser. Je n'ai jamais aimé le cirque et ses animaux extraordinaires et je l'envoie ad patres en faisant exploser un baril au milieu de la pièce. Le scientifique porte sur lui la même carte de sécurité que le premier, mais une autre de couleur bleue.
Toujours en m'abritant le visage du bras et en évitant les projectiles improvisés, je retourne à l'endroit où j'ai commencé à perdre les pédales et, en prenant à droite, tombe sur une porte identique à celle du dessus.
Avec un rire nerveux, j'enclenche la carte de sécurité et entre dans ce qui ressemble plus à une chambre de torture ultra moderne qu'à un laboratoire.
Cinq ou six cuve d'incubation contiennent des embryons géants n'ayant plus grand rapport avec l'humanité. Un cri désarticulé et bestial se fait entendre depuis la salle d'observation qui se trouve au dessus. Pas moyen de lui envoyer une grenade : le vitrage est blindé.
Venez voir notre grande ménagerie ! Venez voir nos monstres ! Elephant-man est là, et sa troupe danse avec lui !
- Bozo, ou qui que tu sois, sors de là que je fasse un grand trou à la place de ton nez rouge !!!!
Un deuxième nain descend lentement l'escalier de la salle d'observation en me jetant un regard scintillant.
- Allez, approche, Ducon, je vais faire le clown blanc, okay ?
Dans mon dos je tiens un artefact bon marché, sorte de larme bleutée que l'on trouve près des colonnes de feu. Je commence à faire les passes et une douce chaleur se dégage de l'objet.
- Viens, Bozo, on va draguer les trapézistes !
La chaleur devient presque insupportable, je garde l'artéfact d'une main et de l'autre sors un boulon de ma poche. J'adresse un regard lourd de promesses sur une des cuves tout en reculant.
- Ce sont tes copains, ces bêtes de foires ? hein Bozo, sale fils de pute !
Il semble comprendre ce que je vais faire et regarde la cuve d'un air paniqué. Profitant du fait qu'il a détourné les yeux, je laisse tomber l'artéfact qui commence à répandre sa chaleur dans le laboratoire.
Je jette le boulon qui vient fracasser le verre de la cuve, et un liquide verdâtre gicle sur le sol tandis que le nain pousse un cri de fureur. Je fais demi-tour et file par un couloir vers ce qui ressemble à une salle de stockage.
Le nain se jette sur moi... et retombe dans l'anomalie, déclenchant un jet de flammes qui l'embrase immédiatement.
Alors que le monstre grille au milieu du laboratoire, il tend sa main vers moi et projette une onde qui vient me frapper à la poitrine. J'ai le souffle coupé et, en un instant, tout bascule dans le noir.
Tu vivais déjà en enfer, salopard, brûle-y maintenant !
Bilan :
Equipement
- Un stock de nourriture qui se maintient.
- Mon Mossberg M500 (action shotgun), la classe américaine. De 100 cartouches je suis passé à moins de 50.
- Une petite mitraillette (la viper) presque vide.
- Un GP37 avec le lance grenade qui va bien et le silencieux monté dessus.
- Mon fidèle AK
- La combi universelle SEVA
- Mon duvet
- 12 medkits, quelques medkits scientifiques trouvés dans la réserve du labo beaucoup de bandages.
- 5 grenades offensives. 4 défensives.
Moments de stress
- Tout le temps. Je n'avais jamais fait le X18 avec Oblivion Lost, et j'ai flippé ma race du début à la fin. De toutes manières, c'est le passage sur lequel je flippe toujours.
Moments chauds
- Finalement ça a été, sauf une crise à cause des bidons jetés en continu par les Poltergeist , qui font parfois de vilains saignements. J'arrive toujours pas à me faire aux trucs envoyés dans la gueule, ça me traumatise à chaque fois. Alors là, avec les nains...
- un snork qui m'a quand même bien défoncé la tronche avant de déguster sa ration de plombs.
Onzième partie : Le laboratoire X18.
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